It's a new day (Matthew)

It's a new day

home sweet home

Mi septembre 2021 Kurland n’avait tant changé que çà en une vingtaine d’années. Le centre-ville en lui-même était demeuré identique à ses souvenirs. Elle n’avait eu aucun mal à trouver la clinique où un poste d’infirmière était vacant. Etant donné qu’elle avait pris des congés sabbatiques à l’hôpital où elle exerçait à Vancouver, et qu’elle ignorait combien de temps elle allait devoir rester ici, il fallait bien qu’elle ait un revenu. S’autant qu’elle allait devoir engager des frais pour retaper un minimum la maison de son enfance dont elle venait d’hériter, si elle voulait pouvoir en tirer un prix correct et surtout trouver un acquéreur. Le champs qui bordait la propriété était toujours là – sans maïs cette année, ce qui la soulageait – et la maison voisine était toujours occupée par le vétérinaire de l’époque, désormais à la retraite. Le petit cimetière d’animaux était toujours là également, mais beaucoup moins sinistre que dans ses souvenirs d’enfance. La maison en elle-même était encore habitable, malgré quelques courants d’airs et fuites dans le toit. Evidemment, après être restée inoccupée pendant quelques années, elle avait néanmoins piteuse mine et méritait un sacré rafraichissement, à commencer par la terrasse de devant, dont certaines lattes menaçaient de céder sous son poids. Sans compter tout le tri qu’il y avait à faire à l’intérieur.

C’est d’ailleurs sur cette terrasse que Temp passait ses nerfs en cette fin d’après-midi, sous un soleil déclinant entre les arbres qui bordaient la maison. La journée ne s’était pas franchement déroulée comme prévue. Son entretien à la clinique avait été concluant, elle avait le poste et commençait dès le lendemain. En revanche, elle avait croisé la vieille bibliothécaire qui l’avait reconnue et qui lui avait tenu la jambe, insistant pour qu’elle vienne lui rendre visite afin qu’elle lui prête des livres, comme « au bon vieux temps ». Demain, tous les « anciens » de Kurland seraient au courant que la petite Lockwood était de retour en ville. Et elle s’attendait à être dévisagée comme une bête de foire. La poisse.

C’est pourquoi, armée d’un pied de biche, Temperance était en train de s’escrimer sur une planche à moitié pourrie mais récalcitrante, sous couvert qu’elle risquait de casser si elle posait le pied dessus, tout en jurant comme un charretier. Les noms d’oiseaux n’étaient cependant pas tous destinés à ladite planche quoi qu’elle en dise. Cependant, celle-ci résistait obstinément à ses assauts, la garce. Nul doute qu’elle devait représenter un drôle de spectacle, avec ses vieux vêtements élimés, une coiffure digne d’un épouvantail, suant sous le poids des efforts donnés.

ft. @Matthew Drysdale

De nouvelles personnes étaient venues au ranch aujourd’hui et Matt devait avouer qu’il appréciait de voir de nouveaux visages. Il n’était pas là depuis longtemps, mais il aimait découvrir de nouvelles personnes. Surtout qu’avec des adolescents à la maison, il avait besoin de passer du temps avec des adultes aussi. Son travail lui permettait donc de faire une telle chose. Nettoyant les box des chevaux pendant que ces deniers étaient en balade avec des clients, Matt en profitait pour mettre de la musique. Il ne pouvait pas faire grand-chose sans musique il devait bien l’avouer. Sifflotant, il passait le balai, enlevait la paille qui avait besoin d’être remplacé et tous les petits travaux qu’il fallait effectuer au ranch au jour le jour. Il avait toujours aimé faire des travaux manuels et même si parfois ça pouvait être plus que fatiguant physiquement, il ne pouvait se passer d’une telle chose dans sa vie. Faire du sport aidait, tout comme élever deux adolescents ronchons.

Faisant en sorte que tout soit propre, Matt pu profiter d’une pause déjeuné bien mérité, avant de reprendre pour l’après-midi. Ce fut donc après une journée bien remplie qu’il pu rentrer chez lui. Les jumeaux étaient dans leurs chambres à faire leur devoir, en tout cas il espérait qu’ils étaient en train de travailler. Il passa par la case douche, avant d’enfiler un t-shirt et un pantalon de jogging. Un peu de relaxation ne lui ferait pas de mal. Allant dans la cuisine, il regarda ce qu’il y avait dans le frigo, vérifiant qu’il y avait assez pour préparer le dîner. Une fois qu’il trouva une idée de repas, il attrapa une bière et sortit dans le jardin pour boire tranquillement en profitant du calme ambiant. Après un long moment, il rentra à nouveau et prépara le dîner. Mangeant tous ensemble, c’était quelque chose qu’il avait imposé depuis qu’il avait les enfants, il en profita pour prendre des nouvelles. Son fils semblait plutôt heureux, mais Maddie, elle, semblait vraiment avoir du mal à se faire à tous ses changements qui arrivaient depuis quelques mois. Malheureusement, il ne savait pas comment faire pour l’aider.

Il tentait de lui parler, de lui laisser de l’espace, de lui proposer de sortir, mais rien n’y faisait. Ce soir, il préféra lui laisser de l’espace. Après dîner, les enfants retournèrent dans leurs chambres et Matt entendit ses chiens aboyer près de la porte. Il était temps de sortir. Mettant une laisse à chacun, il sortir de la maison et marcha tranquillement le long du quartier, avant d’entendre des bruits qu’il ne connaissait que trop bien. Des travaux en cours ! Cependant, la personne qui les faisait, ne semblait pas apprécier la chose. Hésitant, il se rapprocha malgré tout.

Bonsoir. Auriez-vous besoin d’aide ?

It's a new day

home sweet home

Mi septembre 2021 Tandis qu’elle faisait levier avec le pied de biche, la planche grinça, se tordit, mais ne céda pas. Une bardée de jurons commençait à s’échappait des lèvres de Tempe quand un mouvement dans son champ de vision la fit sursauter. La jeune femme se redressa d’un bond et fit volteface, toujours armée du pied de biche. Le souffle court, joues rosies par l’effort, elle repoussa d’un geste agacé les mèches miel qui pendouillaient mollement devant ses yeux. Un homme s’était approché, remontant l’allée, accompagné de deux chiens qu’il tenait en laisse. Elle était tellement absorbée par sa tâche qu’elle ne l’avait même pas entendu arriver. Il lui faudrait être plus prudente à l’avenir. Sous l’effet de l’agacement, elle avait baissé sa garde. Chose qui ne lui arrivait pas souvent, même pendant son sommeil.

Tempe fronça des sourcils tandis que son visiteur lui demandait si elle avait besoin d’aide. Elle sentait le regard intrigué de l’homme sur elle. Elle ne put retenir une grimace. Elle n’était pas sous son meilleur jour, et après sa bagarre avec la planche, et devait ressemblait à une harpie. Et alors ? souffla sa petite voix intérieure. Quelle importance après tout ? Temperance hasarda à son tour un regard curieux sur l’inconnu. Ce n’était pas un gars du coin. Du moins, pas quand elle habitait encore ici…. Son visage ne lui disait rien. « Bonsoir. » répondit-elle, un brin essoufflée par ses efforts fournis à l’instant.

Elle devait avouer qu’elle appréciait le fait d’avoir cette quasi-certitude qu’il ne sache pas qui elle était, et qu’il ignore probablement tout de son passé. Tout ceux qu’elle avait croisé en ville un peu plus tôt et qui l’avaient connu gamine la regardaient comme une bête curieuse, des questions indiscrètes et déplacées leur brûlant les lèvres. Elle avait dû prendre sur elle aujourd’hui, et savait d’avance que les jours suivants n’allaient pas être faciles non plus. Alors converser avec quelqu’un qui la regardait « normalement », cela faisait du bien.

« Vous vous y connaissez en travaux de rénovation ? » demanda-t-elle alors à brûle pourpoint en guise de réponse à sa question. Avant de se dire qu’il avait sans doute beaucoup mieux à faire. Elle ne le connaissait même pas. « Oubliez ce que je viens de dire. De plus vous êtes certainement attendu chez vous. » Elle jeta un œil torve à son plancher. « Je vais bien finir par avoir sa peau à ce bout de bois. » marmonna-t-elle plus pour elle-même que pour son visiteur.

ft. @Matthew Drysdale

Mes enfants font leurs devoirs et si vous acceptez mon aide, il y aura juste à ce que vous acceptiez mes chiens chez vous le temps que je vous aide. Au pire je peux les ramener à la maison aussi.

Pour ce qui était de votre question, je m’y connais en travaux de rénovation et en travaux tout court. Mon père était menuisier, il m’a appris pas mal de choses.

Je peux vous aider au moins à retirer cette planche et si jamais vous avez les bons outils, je peux vous aider à faire un peu plus que ça.

It's a new day

home sweet home

Mi septembre 2021 L’inconnu paraissait être réellement enclin à lui offrir son aide. Il s’empressa par ailleurs de la rassurer quant au fait qu’il avait du temps libre devant lui, mentionnant uniquement la contrainte de ses chiens. Elle lorgna sur ceux-ci d’un air amusé. Ils n’avaient pas l’air féroces, loin de là. L’homme enchaîna sur le fait qu’il s’y connaissait en travaux, ajoutant que son père était menuisier et lui avait transmis de son savoir. De toute évidence, son visiteur était son bon samaritain du jour. Et à la manière donc il évoqua la possibilité de faire un aller-retour rapide chez lui pour y déposer ses chiens, il devait habiter non loin de chez elle. Donc, un voisin. Elle déposa le pied de biche à terre et se tourna vers lui avec un franc sourire. « Les chiens ne me dérange pas, au contraire. » répondit-elle, avant de lui tendre la main. « Je m’appelle Temperance Lockwood, et vous ? »

« Je ne vais pas vous cacher que votre aide serait la bienvenue. » admit-elle en grimaçant. Les travaux ne l’effrayait pas, mais elle ne s’était pas vraiment préparée pour du « gros œuvre ». Le coup de la planche avait été au départ un défouloir pour elle ce soir, mais il y avait une réelle nécessité de remplacer les planches pourries de la terrasse, avant que quelqu’un, ou elle-même, ne passe une jambe au travers. « C’est vraiment très gentil à vous, mais je ne voudrais pas abuser de votre temps… » ne put-elle s’empêcher néanmoins d’ajouter, gênée à l’idée de solliciter un inconnu pour une tâche qu’elle s’était promis d’effectuer toute seule comme une grande. Mais elle devait admettre que ladite planche était plus récalcitrante qu’elle ne s’était attendue, et qu’elle commençait à rendre les armes. Finalement, elle abdiqua. « Il vous faudrait quoi comme outils ? » questionna-t-elle enfin, signant ainsi sa reddition.

ft. @Matthew Drysdale

Matthew Drysdale, mais tout le monde m’appelle Matt.

Ce que vous aviez devrait suffire pour commencer.

Vous voulez tout enlever j’imagine ?