(William) keep calm i'm pregnant

Tu te reveillais dans ce motel. Tu étais arrivée la veille dans la petite ville de Kurland après plusieurs heures de routes. C'était la première fois que tu passais les panneaux de cette petite ville, et tu ne comptais pas t'éterniser des semaines. Tu ne t'étais pas retrouvée ici par hasard et tu espérais que tes collègues flics ne t'avaient pas envoyé sur une fausse piste. Il était encore tôt, tu avais peu dormi, à cause de ton travail tu avais l'habitude de te réveiller aux aurores. Bien souvent les matins tu aimais aller courir mais là tu ressentais la fatigue de ton voyage de la veille, sans parler de la grossesse qui te fatiguait plus que d'habitude. Ton troisième mois de grossesse était désormais terminé, mais tes nausées n'avaient pas totalement disparu, les vomissements se faisaient plus rares, ce qui t'arrangeais car tu avais perdu trois kilos au cours de ses trois derniers mois à cause des vomissements et des nausées constantes. Sans avoir besoin de sortir du lit, tu attrapais la barre de céréales qui se trouvaient sur la table près du lit, que tu avais installé la veille. C'était dimanche, et tu ignorais quel moment serait le plus opportun pour rendre visite au père de ton futur bébé. Matin, midi ou soir, il n'y avait pas de bon moment pour une telle annonce, alors le plus tôt était certainement le mieux. Tu te préparais avant de choisir avec soin tes vêtements, non pas pour lui plaire, mais pour essayer de camoufler ton ventre qui s'arrondissait si on y prêtait un oeil attentif, au cas où tu allais te dégonfler. La matinée était maintenant bien entamée, tu avais pris ma décision de te rendre au domicile de William à pieds, suivant le chemin que t'indiquait le GPS de ton téléphone. Plus tu t'approchais, et plus tu sentais ton cœur s'emballer dans ta poitrine. Jusqu'à arriver au pied de son appartement, hésitant quelques instants avant d'y monter, mais une fois arrivée devant sa porte, tu frappais directement, il ne fallait plus se poser trop de questions mais il fallait agir. Et la porte fini par s'ouvrir, ton cœur manqua de s'arrêter, tu le reconnaissais aussitôt même si vous ne vous étiez vu qu'une seule fois.

Salut.

Une salutation bien trop familière pour quelqu'un que tu n'avais vu qu'une fois il y a plus de trois mois de cela. Mais tu ne savais pas ce qu'il fallait dire à ce moment. Tu n'étais d'ailleurs même pas sûre qu'il te reconnaisse, après tout peut être qu'il couchait avec une fille différente chaque week-end, tu ne le connaissais pas. Tu t'empressais d'ajouter.

Jamie. On s'est croisé à une convention il y a trois mois.

Tu espérais qu'il ne soit pas marié, tu n'avais pas envie d'anéantir une famille. Pour le moment sa main gauche n'était pas accessible pour tes yeux. Ce qui était un peu stupide comme raisonnement car toi même tu avais toujours la tienne à ta main, même si ça faisait cinq ans que ton mari était mort. Mais par dessus tout, tu espérais qu'il te reconnaisse, c'est pour ça que tu t'étais permise de lui rafraichir la mémoire. Il devait sûrement penser que tu étais une folle bonne à enfermer, il pouvait avoir peur, tu avais quand même réussi à le trouver sans rien connaître de lui. Tes amis flics avaient fais un bon job fallait le reconnaitre.

Il semblait surpris, et tu ne pouvais que le comprendre. Jamais tu n'aurais pensé le revoir un jour, et pourtant tu étais là, devant sa porte, enceinte de son enfant, mais ça il l'ignorait encore. Un silence semblait s'installer, et ça commençait à te rendre mal à l'aise, mais il t'invitait à rentrer chez lui, sans poser d'avantage de question.

Je ne te dérange pas au moins ? Peut-être que tu avais déjà de la compagnie ?

Sous entendu 'tu es peut-être avec ta femme et tes enfants?'. Tu ne voulais pas le déranger, mais il était plus adapté de lui annoncer ta grossesse chez lui que debout, à sa porte. Tu rentrais donc, profitant de poser discrètement ton regard un peu partout à la recherche d'indices sur qui il était vraiment, et surtout si il semblait avoir déjà une famille ou pas. Vous aviez passé un très bon week-end ensembles, mais vous aviez surtout parlé de voitures, de choses et d'autres, mais tu ne lui avais pas parlé de toi personnellement. Vous aviez beaucoup parlé ce week-end là, mais tu ne savais rien de lui pour autant.

Oui je veux bien... Enfin, non... Juste de l'eau ce sera très bien.

Tu étais stressée de te trouver chez lui. D'ordinaire tu étais une fan inconditionnelle de café mais depuis la découverte de ta grossesse tu n' en prenais quasiment plus, et ce n'était pas pas toujours simple pour toi, mais bon ce sevrage c'était pour la bonne cause. C'était impressionnant de te retrouver face à William, il était comme dans tes souvenirs. Tu te retrouvais dans son salon où il t'invitait à t'assoir, tu avais pris soin de garder ta veste sur toi, tu ne voulais pas qu'il puisse apercevoir ton ventre qui s'arrondissait depuis les dernières semaines.

Tu n'as pas peur de faire rentrée des inconnues chez toi, si ça se trouve je suis une personne totalement déséquilibrée qui s'est échappée d'un asile.

Une petite note d'humour pour détendre l'atmosphère, après tout ce que tu t'apprêtais à lui annoncer allait certainement faire l'effet d'une bombe. Il avait le droit de te prendre pour une psychopathe, après tout tu avais réussi à venir jusqu'à chez lui sans qu'il ne te donne d'information sur l'endroit où il vivait.

Tu ne pouvais que sourire à sa remarque, il ne semblait pas inquiet de faire rentrer une inconnue sous son toit, apres tout tu n'étais pas là pour lui causer du mal, mais juste d'être honnête et de lui dire qu'une part de lui grandissait dans ton ventre.

Ah d'accord, c'est une sorte de test.

Elle observait le chat qui se trouvait non moins d'elle avant de porter son attention vers les deux chiens.

J'adore les animaux. Il y a toujours eu des chiens chez mes parents quand j'étais petite.

Aussi longtemps que tu t'en souviennes il y avait toujours eu des animaux chez tes parents, des chiens plus particulièrement, et tu avais eu un chat à la fin de ton adolescence, mais tu avais laissé ton chat chez tes parents lorsque tu avais quitté le domicile familial car il aimait sortir dans le jardin pour vivre sa vie alors tu ne lui avais pas imposé ton appartement, mais tu le voyais quand tu te rendais chez tes parents. Cette boule de poils était morte depuis une dizaine d'années maintenant.

D'ailleurs j'ai un dalmatien qui a deux ans. Il est un peu foufou car il est encore jeune mais il est tellement attachant...

Bien que tu adorais les animaux, avant ton chien actuel, tu n'avais pas eu d'animaux chez toi. Parce que tu voulais pouvoir passer du temps avec ton animal et avec ton métier tu avais toujours trouvé ça assez compliqué. Mais c'est tes collègues, qui, après la mort de ton mari ont fini par t'en prendre un. Un dalmatien, le chien qui est l'emblème des pompiers. Et finalement ils avaient eu une bonne idée, car il te permettait de te sentir moins seule, il faisait parti de ta famille maintenant. C'était la première fois que tu lui parlais de ta vie privée, lors de votre dernière et unique entrevue, tu ne te rappelais pas lui avoir parlé de toi personnellement. Tu tendais la main vers les deux chiens tout en les appelant. Après quelques secondes d'hésitation ils se précipitaient jusqu'à toi. Tu avais deux mains, il y avait deux chiens, alors chacune de tes mains caressait doucement le dessus de la tête des deux canidés. En effet ils ne semblaient pas méchant pour un sous. Peut être qu'elle avait franchis le premier test, les chiens semblaient l'avoir adopté.

Dis donc deux chiens, un chat, tu ne dois pas t'ennuyer.

Il aimait les animaux ce qui vous faisait un nouveau point commun en plus de votre passion pour les voitures et motos.

Je ne connaissais pas du tout les dalmatiens avant d'avoir le miens. C'est un cadeau de mes collègues pour m'aider à surmonter une période diifficile... et... et je dois dire que c'est sûrement l'un des plus beaux cadeaux que j'ai pu recevoir au cours de ma vie.

Tu aimais tellement ton chien. Sans le vouloir il avait été d'un soutien énorme pour toi. Il était devenu comme un membre de ta famille désormais. Tu aimais les animaux et ce depuis toujours. Ce n'était donc pas difficile de supprimer la viande de ton alimentation lorsque tu arrivais à la fin de l'adolescence. Tu ne comprenais pas comment certaines personnes pouvaient être cruelle envers les animaux. Les animaux de compagnie étaient bien plus gentils que les Hommes. Tu carressais les deux canidés face à toi que William te présentait. Ils étaient tous mignons. Ton interlocuteur te parlait des poils qui risquaient d'envahir tes vêtements, tu t'en fichais bien, tu en avais l'habitude. Tu en profitais pour bien ajuster ton manteau pour ne pas qu'il puisse encore se rendre compte de ton ventre arrondi. Tu pourrais parler d'animaux pendant des heures si on ne t'arrêtais pas. Il avait même un lapin, c'était assez surprenant et original comme animal. Tu ne savais pas de quelle surprise il parlait et tu ne préférais pas poser encore cette question, la curiosité est un vilain défaut, surtout que tu ne le connaissais qu'à peine.

Je dois t'avouer que je ne connais pas du tout cette ville... C'est la première fois que je m'y rend.

Kurland, avant de rechercher William tu ne connaissais pas du tout cet endroit, et à part le motel pour le moment tu ne connaissais rien de la ville étant donné que ça ne faisait qu'une journée que tu étais arrivée.

Si je suis à Kurland c'est uniquement pour toi. J'avais besoin de te retrouver.

En le disant à voix haute tu avais vraiment l'impression de passer pour une psychopathe mais il fallait qu'il te fasse confiance ce n'était pas du tout ton cas.

Dis-comme ça ça pourrait presque faire peur...

Tu marquais un petit temps d'attente avant de poursuivre.

Je ne me souviens pas que tu m'ai dis d'où tu venais lors de notre première rencontre. J'ai des amis dans la police qui m'ont aidé à retrouver ton adresse... Car il fallait absolument que je te parle... Ils m'ont même donné ton numéro de téléphone. mais je préférais venir jusqu'à toi, je trouvais que c'était plus approprié, et j'avais peur que tu raccroches le téléphone rien qu'à l'écoute de mon prénom...