L'espace d'un moment je me sentais zen et puis ... l'hécatombe (Pv Temperance)

En ce début d’après-midi dominical, j’avais prévu de profiter de ce qui me restait de cette journée de repos amplement méritée afin de sortir prendre l’air. Penser à autre chose que le boulot ne pouvait que me procurer un bien fou. Il faisait si beau à l’extérieur qu’il aurait été plus qu’idiot de ma part de ne pas tenter d’en profiter.

Faisant le vide, ne pensant plus à rien, je fus néanmoins ramené à la réalité lorsqu’un bruit assourdissant fini par retentir. Intensément insoutenable, persistant, je ne pouvais pas l’ignorer et passer mon chemin. En même temps une telle conduite se serait voulue à l’opposer de mon code de valeur auquel j’ai toujours adhéré. M’approchant je remarquai quelques voitures impliquées dans un accrochage et dont l’un des conducteurs me semblait mal en point. Bien que je n’exerçasse plus je n’en demeurais pas moins un médecin dans l’âme et mes réflexes de soignant avaient fini par prendre l’ascendant.

« Reculez ! Faites place. » Dis-je d’entrée de jeu sachant pertinemment que l’individu, mal en point, allait avoir besoin que l’on le laisse respirer le temps que l’on puisse l’extirper de sa situation pour la moins fâcheuse. « Je suis médecin monsieur, je vais vous sortir de là. » Évidemment je tentais de trouver une solution mais en premier lieu je me devais de me montrer rassurant. « Avez-vous des allergies quelconques ? Une maladie dont je devrais être au courant ? » Bien entendu je lui sortais le boniment d’usage mais en même temps s’il fallait lui prescrire des medocs mieux valait connaître ce genre de renseignements. L’individu semblait totalement à l’ouest, tellement ses réponses se voulaient incohérentes, je pouvais percevoir des signes apparents de commotions cérébrales. La situation qui se profilait ne semblait pas vouloir s’avérer des plus simples.

M’apprêtant à extirper le pauvre individu de ce véhicule endommagé, dans lequel son corps blessé et meurtri était captif, je réalisai avec une stupeur habilement dissimulée qu’il s’était fracturé la clavicule et qu’une subtile partie de l’os avait transpercée la peau. Le pauvre devait subir une douleur plus qu’atroce. « Évitez de bouger, vous risquez de souffrir inutilement. » Assurément je me devais de le sortir de cette impasse rapidement mais seul je n’y parviendrai pas. D’une main je pris mon téléphone afin d’appeler les secours.