Sauve-moi du désastre (Adrian)

Journée de merde. Littéralement. J’avais commencé aux aurores mon service afin de terminer un peu après midi. Mais le destin en a décidé autrement. On était parti. En milieu de matinée pour une intervention dans la cité aux abords de la ville. On intervenait souvent pour sécuriser les services de secours, mais je ne participais que rarement à ce genre d’interventions. Mais cette fois, c’était pour démanteler un énième réseau de drogue, c’en était interminable. Mais, en tant qu’inspecteur, je me devait d’être là. En partant je ne la sentais pas cette intervention. Et j’avais raison.

Nous étions tombé dans un piège. C’est comme ça que je suis maintenant dans la salle d’attente des urgences avec des côtes qui me lancent et un visage qui doit maintenant ressembler à une boule à facette. Mon supérieur ne m’avait pas laissé le choix, je devais aller faire un tour aux urgences et de prendre ma journée, ce qui m’avait passablement mis de mauvaise humeur.

Il était déjà le milieu de l’après-midi et j’attendais encore dans la salle d’attente pour pouvoir passer une radio. Le temps s’éternisait. Je ruminais silencieusement. Je finis après de longues heures d’attente, par passer une radio. J’attends encore une bonne heure avant de voir le médecin. Celui-ci me prescrit un arrêt de travail d’une semaine. Chose que je n’avais aucunement l’intention de respecter bien entendu. Il faisait déjà pratiquement nuit quand je sors de l’enceinte de l’hôpital. Je n’avais pas vraiment envie de rentrer dans mon appartement et retrouver ma solitude.

Je ne lui avais pas laissé de message, mais j’étais devant chez Adri. S’il n’avait pas reçu de sms de mon patron, ce que je doutais vu que tout le monde savait qu’il n’y avait qu’adrian pour raisonner la tête de mule que je suis. Mais j’avais bien l’intention de bosser demain, ce n’est pas une côte fêlée et des bleus qui allaient m’en empêcher. Je ne pouvais pas rester trop longtemps debout sans grimacer. J’attendais d’ailleurs avec une légère grimace qu’Adrian m’ouvre.

Adrian avait passé sa journée à errer dans les couloirs de l’entrepôt de l’entreprise pour laquelle il travaillait désormais. Il veillait à ce que tout soit bien sécurisé, c’était ça son nouveau taf. Ce n’était pas uniquement ça, parfois il s’occupait de revoir la sécurité des transports, d’autre fois il gérait le bâtiment principal, et parfois, comme aujourd’hui, c’était l'entrepôt. Et comme souvent, il avait laissé son téléphone dans la salle de surveillance. En même temps, il n’en avait jamais besoin d’habitude. Ce n’est qu’à la fin de son service qu’il remarqua un appel manqué de son ancien patron, et un message vocal lui annonçant qu’Esteban avait fait un tour aux urgences mais qu’il en était sorti. Il ne lui avait pas donné plus d’infos que ça, si ce n’est qu’il avait été mis au repos forcé pour une semaine. Adrian sortit donc du boulot avec la ferme intention d’aller voir son meilleur ami et de voir ce qu’il en était, mais avant toute chose il fallait qu’il rentre chez lui pour se changer et pour rapidement sortir le chien. Parce que s’il savait quand il arrivait chez Esteban, il ne savait jamais quand il repartait. Bref, il se dépêcha de faire tout ça, mais pas le temps de récupérer ses clés qu’on sonnait à la porte. En ouvrant la porte, il tomba nez à nez avec Esteban.

“Bah tiens… J’étais prêt à partir pour aller te voir.”

Il se décala pour le laisser entrer dans son appart, fermant la porte derrière lui. Esteban faisait comme chez lui, il était habitué à force et parti s’installer sur son canapé.

“T’as une sale gueule. Tu ressembles à un stroumph qui a fait une réaction allergique. Ça s'étend jusqu’où?”

Il était un poil froid, il était blessé, mais il s’était déplacé jusqu’ici, sans prévenir qui plus est, alors qu’il devrait rester chez lui pour se reposer. Ce qu’il avait intérêt de faire pendant les sept prochains jours, ou Adrian jurait devant il ne savait trop qui, qu’il lui prêterait les deux jambes pour être sûr qu’il ne bouge pas de chez lui.

j’avais l’impression de perdre mon temps dans cet hôpital, il n’avait rien à faire à part ne pas trop bouger, ce qui est, comme beaucoup de monde le sait, de loin la chose que je déteste le plus. Je n’aimais pas être contraint dans mes mouvements. Alors les prochains jours je n’allais franchement pas être très agréable à vivre. Alors pour ça il va falloir que j’hiberne. Mais avant, j’avais besoin de me soulager l’esprit, de penser à autre chose qu’à cette journée merdique. Je n’étais pas passé loin de passer l’arme à gauche, comme on dit. On peut dire ce que l’on veut, on ne sort pas indemne de ce genre d’intervention. Heureusement d’un côté qu’Adrian était absent, soit il m’aurait engueulé de m’être trouvé sous les coups de feu, soit ça aurait été lui. Mais je ne voulais pas ruminer cette journée plus que nécessaire. Et quel est le meilleur moyen que de passer une soirée avec mon meilleur ami ? Bon j’allais certainement devoir supporter pendant au moins un quart d’heure ses réprimandes. Bon, là en plus, je m’étais déplacé chez lui, en même temps, mais c’était sur la route de l’hôpital. C’était la moitié d’un effort. Je sonne et je n’ai pas à attendre très longtemps avant de voir la porte s’ouvrir sur Adrian, et sa tête de contrarié.

Je hausse les épaules avant d’entrer chez lui. Au vu de son ton, un peu beaucoup froid. Il ne fallait pas être très intelligent pour comprendre qu’il est en colère. Je décide pour le moment de ne pas réagir, je le connais, et de toute manière il semble déterminé à me faire la morale.

Et je n’attends pas très longtemps. En même temps mon visage est comme une guirlande lumineuse, et je ne parle pas de mes côtes. Je hausse les épaules avant de grimacer. Ne pas trop bouger. Bordel, j’en ai déjà marre. « juste les côtes. Rien de méchants. » Je l’entends venir avec son ‘ça aurait pu être pire, blablabla’ D’ailleurs j’avais bien l’intention de me rendre au bureau pour me mettre à jour dans l’administratif. « C’est juste des bleus, rien de méchant. » Ce qui ne m’empêche pas de bouger pour tenter de trouver une position confortable.

» Adrian - let's meet up!
» (Adrian Quill) It's time to fix my past mistakes