(ALEXIS DAY) rien n'est jamais parfait

◗ Portrait
une date  - le deux septembre deux mille trois, quand il est sorti de ma vie.
un animal  - le chat, les félins.
une fleur - l'orchidée.
une couleur - le rouge, la passion.
un film - sur la route de madison.
une chanson - I'll be there for you (The Rembrandts), pour sa famille, ses filles, ses frères et soeurs, ses amis.
un instrument  - le violon
un bruit  - celui de la mer, des vagues qui glissent sur le sables.

◗ Vracs
Alexis vient de s’assoir sur le bord du lit de sa fille, sa grande fille de presque vingt ans. Mais il y a eu tant de chose de cacher, de mensonges, cela pourrait briser leur relation si fusionnelle. Il n’est plus dans sa vie, depuis vingt ans, il s’est engagé dans l’armée ne pensant qu’à ses ambitions, écartant Alexis qui avait déjà imaginé toute sa vie auprès de son amour de toujours. Ils en avaient à peine parlé, mais vivre la moitié de son temps loin l’un de l’autre, avec la peur de le perdre, il savait qu’elle ne l’accepterait pas. Il a seulement laissé une lettre avant de quitter la ville pour ne jamais revenir. Découvrir qu’elle était enceinte, de plus de deux mois, le jour de son anniversaire, le jour où elle entrait dans la vingtaine, ce fut une sacrée surprise. Beaucoup d’hésitation, un enfant si tôt, ce n’était pas prévu dans son plan de carrière. Heureusement, Alexis avait la chance d’avoir cette grande famille aimante et très liés, sa mère, son père et ses frères et sœurs furent d’un grand soutient. Cela permis à Alexis de jongler avec sa vie d’étudiante et sa vie de maman. Bien aidé aussi par le fait que c’est un petit génie, détenant une mémoire phénoménale avec une soif de connaissance.

Sa fille, elle a toujours su que son père n’était pas celui que sa mère a épousé à vingt-trois ans, pour elle s’est un héros, un soldat qui a perdu la vie. Après tout, c’est peut-être la vérité, Alex n’a jamais eu de nouvelles de lui. Enfin, jusqu’à aujourd’hui, quand sa meilleure amie et associée de toujours, lui a avoué qu’il était revenu, quelques jours avant qu’Alex devienne une femme mariée. Il voulait revenir dans sa vie, mais elle l’avait protégé, l’ayant ramassé plus bas que terre, la voir évoluer et rencontrer une nouvelle fois l’amour auprès d’un homme bienveillant et altruiste. Sur le coup, Alexis avait accusé la nouvelle, préférant prendre le temps de réfléchir à cette décision que sa meilleure amie avait pris pour elle, il y a quinze ans. « Qu’est-ce que tu fais maman ? Tu vas bien ? » sa fille venait de se redresser dans son lit, ce n’est pas très commun de découvrir sa mère au bout de son lit à deux heures du matin. « Oui, ne t’inquiète pas, j’avais juste envie de te regarder dormir. Excuse-moi de t’avoir réveillé » elle embrasse sa fille sur le front, comme elle l’a toujours fait, deux ou vingt ans, c’est toujours son bébé. Alexis quitte la chambre et enfile une veste pour aller se poser dans le jardin, attrapant en chemin le paquet de cigarette cachée dans un tiroir. Un vice occasionnel, qu’elle apprécie accompagné d’un verre de vin rouge qu’elle avait abandonné sur la table extérieur quelques minutes plus tôt.

Son mariage, elle ne le regrette pas, tout comme son divorce. Ils sont amis, ils se sont aimés, mais il lui a toujours reproché de ne jamais l’aimer comme lui. Qu’est-ce qui se serait passé si elle l’avait revu, juste avant de se marier ? Sa vie aurait-elle été différente ? Il y aurait surement eu plus de passion, cet homme, c’était son âme sœur, ils se comprenaient dans un regard, ils se poussaient l’un et l’autre hors de leurs limites et c’était un amour si fort qu’elle peut encore le sentir bruler dans ses veines. Elle portait son vin à sa bouche alors qu’une voix la fit sursauter. Sa seconde fille, elle ne l’a pas porté, elles n’ont pas de lien de sang, pourtant elle l’aime tout autant. « Tu n’as toujours pas arrêté de fumer », Alexis avait un peu sursauté. « Tu sais bien que c’est occasionnel, même si ce n’est pas une excuse. Tu rentres à peine de la bibliothèque ? », un signe affirmatif de la tête en réponse, lui avouant aussi avoir passer du temps avec un garçon, mais elle ne devait pas plus poser de question pour l’instant. Alex lui sourit et embrassa sa fille avant de lui souhaiter une bonne nuit. Il faudrait aussi qu’elle aille se coucher, une longue journée de travail l’attend demain. Pourtant, elle n’avait pas sommeil, elle hésitait à composer le numéro de Matt, son meilleur ami, mais le réveiller en pleine nuit ne ferait que l’inquiéter et ce n’était pas si important.

Alexis écrasa la fin de sa cigarette dans le cendrier et finit tranquillement son verre de vin, se remémorant de tendre moment de son adolescence, des moments avec lui avant que tout change. Cette nuit, elle ne dormira pas que trois heures.